Herausgeber:
Charles Grauss
Titel:
Le Semeur
Verlagsname:
Ch. Grauss, Paris
Jahr:
1916
Freie Beschreibung:
H. Guex: Qui veut vivre? - F. D.: A Salonique - Billets du front - Nos tablettes d'or - Coin des Nouvelles: Paris. — Suisse Romande "A Salonique Voici Salonique magnifiquement éclairée, surmontée de ses nombreux minarets blancs, étagée mollement sur les collines dont le sommet est couvert de neige. Plusieurs navires de guerre anglais, français, russes, dans la rade immense. Nombreux navires-hôpitaux anglais et français. On aperçoit l'embouchure du Vardar ou plutôt son Delta, au milieu des marais. Spectacle inoubliable que celui des quais de Salonique, infiniment plus cosmopolites que les quais de Marseille. Officiers grecs, soldats grecs, la baïonnette au canon, officiers et soldats anglais, français, serbes; automobiles de la Croix-Rouge ; convois de munitions, de canons. Nous sommes arrêtés par un interminable défilé de soldats grecs montés sur de petits ânes; les cavaliers ont l'air aussi malingres que les montures, et ce n'est pas peu dire. Nous nous informons: c'est l'armée grecque qui évacue Salonique par ordre du gouvernement d'Athènes. Nous nous promenons à travers la ville, curieuse et pittoresque, mais sale et glissante. Une odeur d'humidité sale vous incommode vraiment. Il semble qu'on manque d'air. C'est dom-mage aussi que cette journée manque de lumière. Il faudrait le soleil d'Orient sur tous ces étranges costumes levantins. Beaucoup de fez; il paraît que ce sont des Juifs plutôt que des Turcs. Ici des Juifs à longue robe et à manteau doublé de fourrure, mais d'aspect sale. Là une Juive alerte avec une coiffe verte et blanche, garnie d'un petit carré d'étoffe sur lequel sont cousues des perles plus ou moins nombreuses et belles, selon le rang de celle qui le porte. Plus loin des musulmanes voilées de noir, qui marchent d'un pas rapide et que j'essaie de photographier au mépris de tous les usages, paraît-il. Devant nous, majestueux et un peu solennels dans leurs grandes robes noires et sous leurs toques très hautes, mais étranges vus de dos, avec leurs cheveux longs, coiffés en gros chignons dans le cou, des popes de l'Église orthodoxe. Une visite aux souks de Salonique. Nous marchandons quelques jolis petits tapis brodés, et nous assistons à une vraie scène orientale : le marchand laissant partir son client et le rappelant sans se lasser; deux ou trois vieillards assis dans le fond du magasin, couverts de leur fez, dégustant sentencieusement le café turc qu'un jeune garçon leur apporte avec le verre d'eau sur un plateau tenu par un trépied qui le surmonte et le fait ressembler à un plateau de balance. Nous regardons, un peu déconcertés, cette multitude de petits magasins minuscules et d'invraisemblables petites échopes où travaillent ..."
52 Seiten (Seite 326-376)
ca. 12 x 19
kartoniert